C’est en présence de son Président Jean Verdier, membre du Synabio, (syndicat national des entreprises agroalimentaire bio) élu le 19 février 2024 pour deux ans que l’Agence Bio a dévoilé son nouveau baromètre annuel de perception et de consommation au Salon de l’agriculture. Pour la première fois, ce baromètre marque le basculement d’une l’alimentation axée sur des préoccupations santé (- 6 points vs 2022) et environnementale (- 9 points vs 2022) vers une alimentation plaisir (+15 points). Seuls 53% des consommateurs de bio continuent à en manger pour préserver leur santé (en baisse de 4 points) et 37% pour préserver l’environnement, en baisse de 6 points. A l’exception de l’attention portée au gaspillage, les Français sont moins attentifs au fait d’acheter des produits frais, issus de circuits courts, de cuisiner davantage ou de réduire l’utilisation de plastiques et d’emballages.
Trop chers et pas assez pratiques
S’ils conservent une bonne connaissance des labels, logos ou certifications (93% pour le logo AB et 79% l’Eurofeuille), les Français s’en préoccupent moins lors de leurs courses alimentaires. Ainsi ils ne sont plus que 60% à prêter attention au logo AB (en baisse de 5 points) et 57% à l’Eurofeuille (en baisse de 2 points). Alors qu’1 Français sur 2 exprime des doutes sur la véracité du bio, ils sont 62% des Français à estimer que « le bio c’est surtout du marketing ». Les produits bio sont aussi perçus comme peu pratiques alors que cet aspect est privilégié par 62% des Français en quête de “vite préparé”, synonyme de gain de temps, et du “portionné” pour limiter les pertes. Enfin et surtout, le prix explique la baisse de consommation pour 66% des consommateurs de bio régulier, 80% pour ceux dont la consommation est occasionnelle et 75% pour ceux qui ne consomment pas de bio. En 2023, ils ne sont plus que 30% des Français à consommer du bio une fois par semaine (en baisse de 4 points) et 54% à en consommer une fois par mois (en baisse de 6 points).
Réconcilier bio et plaisir
«Il y a une grande fatigue culinaire autour de la pression sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Nous devons réaffirmer que bio rime avec plaisir et travailler sur le fond pour s’adapter à ces préoccupations sociétales», indique Laure Verdeau, Directrice de l’Agence bio qui en fait la démonstration lors de ce Salon International de l’Agriculture à travers des animations et des dégustations culinaires. L’Agence Bio compte aussi aller à la rencontre des consommateurs bio français à partir du printemps avec un bio bus pour expliquer ce qu’est le bio et ses fondamentaux. Côté prix, la campagne #bio réflexe, portée par des ambassadeurs, sera diffusée massivement pour rappeler aux consommateurs qu’il est possible, en fonction de son budget, de mettre plus de bio dans son caddie et dans son assiette. «Il y a un déficit d’informations au cœur du problème de la demande, souligne Laure Verdeau. Jamais le bio n’a été aussi peu cher». Avec un appel en direction des régions pour s’approprier et customiser la campagne. Enfin le hors domicile qui ne pèse que 8% dans les débouchés du bio doit être musclé selon la Directrice de l’Agence bio. «Avec 6% de nos achats en bio, il faut que les chefs et les cantines prennent le relais». D’autant que les Français y souscrivent. Pour 40% des Français, l’offre de bio est insuffisante à la cantine et dans les restaurants et pour 44% pour les plats à emporter dans les restaurants.
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