Perte de mémoire
Une étude publiée en 2020 affirmait que 60% des jeunes ne savaient même pas qui était Miguel Ángel Blanco, pourtant le plus connu des près de 900 victimes de l’ETA. Si seulement un chapitre de l’histoire contemporaine de l’Espagne était réservée à raconter aux jeunes à l’école ce qui se passait en Espagne dans les années 80 et 90 surtout, les jeunes de moins de 35 ans comprendraient mieux les origines d’EH Bildu. Conséquence de ce constat, le parti de gauche radicale indépendantiste Bildu était l’option préférée des 18-44 ans, selon la dernière enquête CIS. Au total, 36% d’entre eux déclaraient que le 21 avril, ils voteraient pour le parti d’Otegi. Le PNV restait loin derrière, avec 18%.
Un terreau fertile
Le phénomène Bildu n’est pas nouveau et ce genre de mouvement politique a toujours rencontré un électorat fidèle au Pays Basque. Dans la première série de portraits de jeunes réalisés par le gouvernement régional depuis 1996, pas moins de 40% des Basques âgés de 15 à 29 ans se sentaient très ou assez proches de Herri Batasuna, la branche politique de l’ETA. À signaler toutefois que, quel que soit leur nom (Bildu, sortu, batasuna), les abertzale ont obtenu de meilleurs résultats lorsque l’ETA ne tuait pas, ou moins. On l’a vu lors de la première trêve de l’ETA, en 1998, lorsque Arnaldo Otegui, alors candidat de Batasuna, a obtenu un résultat spectaculaire pour l’époque, approchant les 20% des voix. En revanche, trois ans plus tard, alors que les attentats de l’organisation terroriste reprenaient, Otegi retombait à 10%.
La chute de Podemos
Le succès d’EH Bildu a également profité des divisions entre Sumar et Podemos. Ce seul facteur aurait permis au parti abertzale d’obtenir une augmentation de sept sièges. Il faut dire qu’en plus, Bildu a mis l’accent ces dernières années sur des questions telles que l’environnement ou le féminisme, donnant l’image d’un parti progressiste comme les autres. Pendant la campagne électorale, Arnaldo Otegi a d’ailleurs expressément fait appel aux électeurs de Podemos et Sumar (qui veut dire additionner en espagnol): « Nous sommes la seule gauche qui additionne (des votes) et qui peut le faire« .
L’ETA n’est plus la clé du débat politique
Lorsque l’ETA tuait, le mouvement terroriste était au cœur du débat politique au Pays Basque. Mais avec la fin du groupe terroriste, les gens sont devenus plus attentifs à la gestion et aux services publics gérés par le gouvernement basque dominé depuis presque 40 ans par le PNV. Bildu apparait alors comme un nouveau parti qui apporte du « sang neuf » aux institutions, face à un PNV vieillissant.
L’exode de milliers de Basques à cause du terrorisme
D’après le Forum Ermua, association civique espagnole née après l’assassinat en 1997 du conseiller municipal d’Ermua Miguel Angel Blanco par l’ETA, plus de 200.000 Basques ont dû quitter le Pays Basque au cours des trois dernières décennies, à cause des menaces de l’ETA ou « étouffés par la situation d’absence de liberté et d’impunité juridique et morale provoquée par le nationalisme au pouvoir« . Selon l’association, cette « diaspora basque » aurait provoqué une altération des listes électorales qui a introduit dans le corps électoral un biais « favorable aux thèses nationalistes et a modifié les résultats des élections organisées ces dernières années dans la communauté« .
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