« C’est un livre que tout le monde, partout, connaît et aime », affirme son rédacteur en chef mondial, Craig Glenday : le Guinness des records a sorti son édition 2025, la 70e du genre.
250 pages de records
Dans cette nouvelle édition, on trouve pêle-mêle, l’homme le plus grand en vie : le Turc Sultan Kösen, 2,51 m ; le plus long tunnel routier du monde : 24,5 km, en Norvège ; la mannequin la plus âgée : la Britannique Daphne Selfe, embauchée à 95 ans… et ainsi de suite, sur 250 pages.
En France, l’ouvrage est tiré à 80 000 exemplaires. L’édition française représente le troisième plus grand tirage, derrière les versions anglaise et allemande. Au total, le livre est imprimé dans une trentaine de langues. Rien que son adaptation pour le public français mobilise une équipe de 10 traducteurs spécialisés chacun dans un domaine, explique Anne Le Meur, la coordinatrice de l’édition française chez Hachette. « De mars à début juin, on suit un rythme très soutenu, en recevant dix doubles pages à traduire par semaine », détaille l’éditrice.
Ventes en baisse
Sans concurrence dans son domaine, l’ouvrage a tout de même dû se réinventer. Car comme d’autres gros volumes, le Guinness des records a souffert d’une certaine désaffection. Les encyclopédies sont pratiquement mortes, les dictionnaires survivent tant bien que mal, et les codes juridiques ont largement migré en version électronique. « Il y a eu une baisse des ventes de livres. Nous n’en vendons pas autant que par le passé », reconnaît Craig Glenday.
L’ouvrage a changé. De plus en plus de couleurs à partir de la fin des années 1990, des tas de photos à chaque page : le catalogue austère et méthodique n’est plus. Mais « l’entreprise a aussi changé en introduisant de nouvelles sources de revenus, avec des vidéos. Nous sommes l’une des plus grosses marques sur TikTok, car le contenu est souple à l’infini », d’après le rédacteur en chef. Ce compte approche les 27 millions d’abonnés.
Certifications coûteuses
L’idée d’origine, faire autorité dans ce domaine pointu des records, reste en tout cas le cœur d’activité du groupe. Et celui-ci ne se cache pas de la déclinaison commerciale de l’affaire, la vente de prestations coûteuses pour certifier des records établis par qui veut se faire de la publicité.
« Le grand changement des dix dernières années, c’est notre offre aux entreprises : celles qui veulent établir des records pour obtenir de l’attention. Au Moyen-Orient, la marque Guinness World Records est un signe d’excellence pour les produits », souligne Craig Glenday. Cette activité a valu au groupe d’être critiqué pour sa coopération avec des régimes autoritaires. Mais ces accusations restent peu connues du grand public.
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