La modernisation du cadre juridique dans tous les secteurs, la mise en place d’une approche pragmatique axée sur le social et non sur la politique et l’engagement politique fort, telles sont quelques-unes d’une cinquantaine de recommandations issues de la deuxième édition de RDC Infrastructure Forum (RIF 2024), qui s’est tenue du 18 au 20 juin dernier et dont le rapport a été présenté mercredi 14 août à Kinshasa.
Pour Bodom Matungulu, président du Think Tank RDC Stratégie, un laboratoire d’idées spécialisé dans les politiques publiques ayant piloté les travaux, la clarification des rôles de chaque acteur et le renforcement de la volonté politique peuvent également constituer une clé pour résoudre le problème de la précarité des infrastructures en RDC.
« Une volonté politique affirmée est importante pour éviter la résistance. Les dirigeants doivent afficher un soutien sans équivoque à ces projets afin de créer un climat favorable à leur réalisation et de contribuer à la croissance économique de la RDC. L’accélération du rythme de la mise en œuvre des infrastructures dépend d’une coordination efficace entre les différents acteurs impliqués dans le processus. Un manque de coordination entre les ministères et la multiplicité des centres de décision peuvent entraver les projets, décourager les investisseurs et compromettre la réussite des initiatives et des projets d’infrastructures », a-t-il martelé.
Pour sa part, le professeur Jean-Marie Beya, directeur de cabinet du ministre des ressources hydrauliques et de l’électricité, également doyen de la faculté de polytechnique à l’Université de Kinshasa, a rappelé le rôle clé des infrastructures dans le développement d’un pays. « C’est au travers des infrastructures que l’on peut bâtir une économie », a-t-il souligné.
La RDC figure parmi les pays à très faible taux d’accès aux infrastructures de base. À titre d’exemple, le réseau routier congolais couvre environ 153 000 km. Selon le plan quinquennal d’infrastructures du ministère des Infrastructures et Travaux publics (ITP), seulement 3 % de ces routes sont en bon état, soit environ 5 % par rapport à la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui est de 25 %. Ce taux extrêmement faible a un impact direct sur le développement économique et social du pays, notamment en matière de transport des biens et des personnes, d’accès aux services de base et de développement des activités agricoles.
Afin de stimuler les acteurs des secteurs publics et privés impliqués dans les grands projets d’infrastructures, le RIF 2024 Awards a décerné le prix du « soldat des infrastructures » à certains des plus performants.
Bruno Nsaka
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